Lorsque nous nous réveillons, le dortoir est vide et il est quasiment 6 heures; Nous retrouvons les derniers au petit déjeuner. Nous chaussons, le sac sur le dos et en piste.
Nous rejoignons le glacier quelques mètres plus bas. Le montage des crampons s'avère un peu compliqué. Après plusieurs tentatives ils ont l'air de tenir. Émeric se charge de nous encorder. Je pars à la frontale en tête en essayant de suivre les traces de nos prédécesseurs. Premières sensations de marches sur glaces. Le glacier est assez large, les traces éparpillées ne sont pas toujours bien visibles, mais dans l'ensemble nous arrivons à les tenir. Nous traversons les premières crevasses sur les ponts de neige. Les crampons doivent être ajustés à plusieurs reprises surtout lors des traversés de passage caillouteux. Après le contournement d'un bloc rocheux apparaît dans la nuit une colonne de frontales grimpant jusqu'au col. La pente est rude, le rythme cardiaque augmente, le froid en revanche se fait peu sentir. Le col se gagne au final, en escaladant des blocs de pierre, un peu compliqué avec la cordée. Le vent qui s'engouffre entre les deux aiguilles nous rafraîchit alors, on s'éloigne légèrement pour marquer une pause bien méritée. Il fait jour, nous entrons en Suisse et effectivement il ne se passe pas grand chose.
Nous nous dirigeons vers l'aiguille, la pente modérée dans un premier temps augmente avec notre avancé. Un passage peu commode, creusé dans la glace et constitué de hautes marches de neige rejoint le sommet. Nous déchaussons les crampons pour escalader la dizaine de mètres de dénivelé rocheuse qui nous sépare du sommet de l'aiguille. Le temps commence à se couvrir. Nous décidons après hésitations de redescendre, compte tenu du temps incertain et de la vue bloquée.
Après quelques pas, les nuages venant de la vallée se sont dispersés; le temps est à nouveau dégagé. Nous sommes un peu frustrés de ne pas avoir attendu quelques minutes supplémentaires. Nous profitons en revanche, du décor splendide en regagnant le refuge. Après le déjeuner, nous repartons en chemin vers la voiture. La descente achevée nous prenons un pot en contrebas du refuge.
Nous partons repérer le départ du petit train à Saint-Gervais pour la prochaine étape. De retour à Chamonix, nous retrouvons notre hôtel. Resto et Dodo...